Lieu de création libre

Conçue d’emblée comme un lieu de création libre, l’ACPAV soutient depuis le début des années 70 un cinéma d’auteur, qui explore, à travers tous les genres possibles, les réalités socio-politiques de son temps. Alliant œuvres de fiction et documentaires, les productions de l’ACPAV se sont distinguées tant par leurs dimensions politiques que parleur volonté de refléter toutes les facettes de la culture d’ici.  

Fière de son passé

ACPAV est fière de son passé, mais aussi résolument tournée vers l'avenir. Si beaucoup de choses ont changées dans la manière de faire des films en cinquante ans, les valeurs qui guident l'équipe de production restent essentiellement les mêmes: la volonté de parler de l'ici et maintenant, de manière honnête et sincère, et de le faire d'une façon qui puisse rejoindre le public.

Tournée vers l’avenir

Ensemble, ils sont décidés à continuer de faire progresser la vision du cinéma avec des partenaires québécois, canadiens et étrangers, dédiée au nouveaux talents et à la continuité. Ce qui fait de l'ACPAV une société à peu près unique dans le paysage cinématographique québécois.

Les débuts

L’Association coopérative de productions audiovisuelles (ACPAV) a été officiellement créée le 6 février 1971. Elle est née dans le but de faciliter et de promouvoir la conception de films (…) par des jeunes artistes québécois . Pour ce faire, elle décide de créer une structure de production conforme à leur démarche créatrice, en plus de leur permettre une mise en commun des outils et des expertises.

Les années 70

Cette volonté est typique de l’ambiance du début des années 70, une époque marquée par la mise en chantier de nombreux projets collectifs et un climat d’affirmation nationale partout dans le monde. Le jeune cinéma d’auteur québécois s’inscrit dans les courants de cette époque charnière en cherchant à se tailler une place durable dans ce qui commence fort à ressembler à une industrie. Une trentaine de cinéastes et d’artisans font partie de cette première version de l’ACPAV. Parmi eux, Pierre Harel, Jean Chabot, Mireille Dansereau, Roger Frappier, Danielle Gagné, Marc Daigle, Hubert-Yves Rose, André Théberge, François et Yves Beauchemin …

La naissance de l’ACPAV est intimement liée à une subvention fédérale de la SDICC (maintenant Téléfilm Canada) octroyée pour ses opérations et à un financement de son premier projet, Bulldozer de Pierre Harel. La production de ce film s’avère complexe et tumultueuse, comme d’ailleurs le seront les premières années de l’entreprise. Mais sa feuille de route devient vite remarquable et remarquée : citons, pour mémoire, La vie rêvée de Mireille Dansereau (premier film de fiction réalisé par une femme dans le privé au Québec), L’infonie inachevée de Roger Frappier, Ti-cul Tougas de Jean-Guy Noël, Une nuit en Amérique de Jean Chabot, Les grands enfants de Paul Tana et L’eau chaude, l’eau frette de Marc-André Forcier (invité à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes).

Au terme de sa première décennie, l’ACPAV constitue déjà une maison de production atypique, à l’esprit libre et pionnier, qui a le goût du risque et du changement. Ce constat s’accompagne d’un autre : en rendant disponibles les instruments administratifs et techniques nécessaires à la production de films, l’ACPAV a permis à plusieurs d’explorer de nouvelles voies dans le domaine de la fiction cinématographique.

De 1980 aux années 2000

Au cours des décennies suivantes, l’ACPAV consolide sa réputation avec des films comme Lucien Brouillard de Bruno Carrière, La femme de l’hôtel de Léa Pool, La Ligne de chaleur d’Hubert-Yves Rose (nouvel invité à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes), Cap Tourmente de Michel Langlois et La Sarrasine et La déroute de Paul Tana.

Deux des nouveaux auteurs de l’ACPAV deviendront des figures marquantes de son développement : Pierre Falardeau, avec Le Party, Octobre, 15 février 1839 et la trilogie des Gratton (Elvis Gratton : Le Kings des Kings, Elvis Gratton II : Miracle à Memphis, Elvis Gratton XXX : Le vengeance d’Elvis Wong); et Bernard Émond, avec La femme qui boit, 20 h 17, rue Darling et les films qui composent sa trilogie des vertus théologales (La Neuvaine, Contre toute espérance et La Donation). Leurs efforts témoignent du fait que les films de l’ACPAV ne font pas que refléter leur époque, mais portent fréquemment sur elle un regard critique, appelant de sérieuses remises en question.

Parallèlement à ces fictions marquantes, l’ACPAV produit des documentaires qui le sont tout autant. Parmi les plus connus, Caffè Italia, Montréal de Paul Tana,  Ceux qui ont le pas léger meurent sans laisser de traces de Bernard Émond, Les voleurs de job de Tahani Rached, La manière nègre ou Aimé Césaire chemin faisant de Jean-Daniel Lafond, Ô Picasso de Gilles Carle, L’année qui change la vie et Du cœur à l’âme avec ou sans Dieu de Suzanne Guy, L’erreur boréale de Richard Desjardins et Robert Monderie, Un miroir sur la scène, La naissance d’une messe, Boisbouscache et Mort subite d’un homme théâtre de Jean-Claude Coulbois et Labrecque une caméra pour la mémoire de Michel La Veaux.

... puis jusqu'à maintenant

Si la filmographie de l'ACPAV se démarque par sa continuité et sa cohérence, elle se distingue aussi par sa quête de renouveau et la poursuite d'autres horizons. Les années 2000 amènent avec elles de jeunes auteurs porteurs de nouvelles visions. Parmi eux, Benoit Pilon (Ce qu'il faut pour vivre, Iqaluit), Sébastien Pilote (Le vendeur, Le démantèlement et La disparition des lucioles) et Sophie Deraspe (Les loups, Antigone)

Si l'ACPAV existe depuis plus de 50 ans, c'est dû aux nombreux auteurs.es et réalisateurs.trices qui ont fait son succès, grâce au travail des producteurs René Gueissaz, Bernard Lalonde, Marcel G. Sabourin, François Dupuis, surtout à Bernadette Payeur et Marc Daigle, productrice et producteur historiques et plus récemment Robert Lacerte et François Bonneau, qui président à ses destinées.

De gauche à droite: Robert Lacerte, Bernadette Payeur, François Bonneau, Marc Daigle